Alors que nous approchons la fin de l’année en cours et le début de la suivante, les acheteurs potentiels de biens immobiliers se trouvent dans un état d’anticipation et de contemplation.
L’impatience de saisir les opportunités s’est heurtée à des frustrations croissantes. Face à la flambée des taux d’intérêt, on aurait pu logiquement s’attendre à une baisse des prix qui aurait fait pencher la balance du côté des acheteurs. Malheureusement, ces acheteurs potentiels ont découvert que leur patience avait été mise à l’épreuve au-delà de leurs attentes. Dans de nombreux cas, ils ont abandonné à contrecœur leurs espoirs d’acheter à un prix ajusté, acceptant la réalité des prix actuels du marché.
Penchons-nous sur la situation actuelle.
Même si la demande globale a diminué en raison de la hausse des taux d’intérêt, l’offre de biens immobiliers a également diminué parce que les vendeurs hésitent à participer au marché.

Cette situation, associée à la pénurie de nouveaux projets, a entraîné une hausse des prix de l’immobilier et maintenu la « stabilité du marché », tout en orientant la demande vers les biens immobiliers existants.
On constate notamment que le prix médian des biens immobiliers, tous types de biens confondus (unifamiliales, copropriétés, propriétés à revenus, espaces commerciaux et terrains), a fait preuve de résilience. Il n’a que légèrement baissé, passant de 570 000 $ en 2022 à 567 000 $ en 2023, pour l’île de Montréal, comme le montre le graphique ci-bas.

Pour les acheteurs potentiels qui naviguent dans ce paysage complexe, il est essentiel de faire la distinction entre les nouvelles inscriptions qui arrivent sur le marché et l’inventaire total des propriétés disponibles.
La plupart des acheteurs restent à l’affût des nouvelles annonces, en espérant que la prochaine soit la bonne. Comme il y en a moins qui arrivent sur le marché que prévu, ils ont l’impression qu’il n’y a pas de propriétés disponibles sur le marché. Cependant, cette focalisation occulte la réalité: entre le niveau historiquement bas des nouvelles inscriptions cette année et le niveau historiquement haut de la disponibilité, il y a de quoi s’y attarder pour comprendre le phénomène. Comment se fait-il que l’inventaire continue de s’accumuler chaque mois à un niveau record, malgré le peu d’ajout de nouvelles propriétés sur le marché?
En fait, bien qu’il y ait moins de biens immobiliers mis sur le marché cette année comparativement à l’année dernière, il y a toujours plus de nouvelles propriétés mises sur le marché que de propriétés vendues. Cela crée un surplus qui s’accumule chaque mois et augmente le nombre total de propriétés disponibles. Au mois d’octobre, il y a plus de 13 000 propriétés disponibles sur le marché (toutes catégories confondues pour l’Île de Montréal) comme l’illustre le graphique ci-bas, ce qui est beaucoup plus que ce que nous avons vu depuis des années.

Cette situation pose une énigme: que se passerait-il si les vendeurs revenaient sur le marché avec un enthousiasme renouvelé, provoquant une augmentation des nouvelles inscriptions ou, tout au moins, un retour à la normale de l’offre d’inscriptions? Cela créerait en fait un surplus encore plus important et un inventaire encore plus grand. Ou: que se passerait-il si les conditions d’achat devenaient encore plus strictes, réduisant le nombre de propriétés vendues chaque mois, ce qui créerait à nouveau un surplus? Ces deux scénarios auraient pour effet d’augmenter l’inventaire existant et exercer une pression à la baisse sur les prix.
L’automne et le printemps prochains annoncent-ils une période favorable pour les acheteurs?
Il se pourrait bien que ce soit le cas!
D’un autre côté, il faut garder en tête que si les taux diminuent ou si de moins en moins de vendeurs mettent leur propriété en vente, réduisant ainsi le nombre total de biens disponibles, l’espoir d’une baisse des prix pourrait bientôt n’être plus qu’un lointain souvenir dans l’esprit des acheteurs, sur un marché immobilier en pleine expansion et en plein essor.
Attendons de voir la progression des évènements et, bien sûr, nous vous tiendrons au courant comme toujours.